RGPD, KYC, LCB-FT : tout comprendre sur les obligations légales en matière d’identité

RGPD, KYC, LCB-FT tout comprendre sur les obligations légales en matière d’identité

1. Introduction

Au cours de ces dernières années, la question de l’identité et de la protection des données personnelles est devenue cruciale. L’essor du numérique a démultiplié les échanges en ligne, les fraudes potentielles et les risques liés à l’utilisation abusive des informations personnelles. Pour encadrer et sécuriser ces usages, différents cadres légaux ont vu le jour ou été renforcés.

Parmi eux, trois sigles majeurs reviennent souvent : RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données), KYC (Know Your Customer, ou “Connaître son client”) et LCB-FT (Lutte Contre le Blanchiment de Capitaux et le Financement du Terrorisme). Mais à quoi renvoient ils exactement ? Quelles sont les obligations qu’ils imposent en matière d’identité ? C’est ce que nous allons voir ensemble.


2. Comprendre les sigles et leurs enjeux

2.1. Qu’est-ce que le RGPD ?

Le RGPD, ou Règlement Général sur la Protection des Données, est un texte européen entré en application en mai 2018. Son objectif principal est de protéger les données personnelles des citoyens de l’Union européenne, notamment en :

  • Rendant les entreprises et organismes plus responsables dans la manière dont ils collectent et traitent les données.
  • Offrant aux individus plus de contrôle sur leurs informations (droit d’accès, droit à l’oubli, portabilité).
  • Prévenant les utilisations abusives ou non autorisées des données.

En pratique, le RGPD impose aux structures de prouver qu’elles ont un intérêt légitime ou un consentement explicite pour détenir et utiliser les données des personnes. Dans le cadre de l’identité, cela se traduit par l’obligation de justifier toute collecte de documents (copie de carte d’identité, passeport, etc.) et de mettre en place des mesures de sécurité adéquates pour éviter toute fuite ou piratage.

Lien vers le texte d’origine : site de l’Union Européenne.

2.2. KYC : “Know Your Customer”

Le KYC (Know Your Customer) signifie littéralement « Connaître son client ». Cette démarche consiste à vérifier l’identité et la légitimité des personnes avec lesquelles on entre en relation d’affaires ou de service. Très répandu dans les secteurs bancaire et financier, le KYC est aussi pratiqué dans d’autres domaines (plateformes de paiement, marketplaces, etc.).

L’objectif est multiple :

  • Lutter contre la fraude : s’assurer que la personne déclarée est bien celle qui effectue la transaction ou la souscription.
  • Protéger la réputation de l’entreprise : vérifier que le futur client n’est pas sur des listes de personnes recherchées pour des activités criminelles ou terroristes.
  • Respecter les obligations légales : en lien notamment avec la LCB-FT (voir plus bas).

Concrètement, les procédures KYC impliquent de demander des documents d’identité, de vérifier leur authenticité, voire d’effectuer des contrôles automatisés (logiciels de reconnaissance faciale, vérification de signatures, etc.).

2.3. LCB-FT : Lutte Contre le Blanchiment de Capitaux et le Financement du Terrorisme

La LCB-FT regroupe l’ensemble des lois et réglementations visant à détecter et empêcher le blanchiment d’argent et le financement d’activités terroristes. Dans l’Union européenne, plusieurs directives ont été adoptées pour renforcer ces mesures. Les entreprises concernées (banques, assureurs, plateformes de crypto-actifs, etc.) doivent :

  • Mettre en place des procédures d’alerte et de vigilance renforcées.
  • Surveiller les transactions suspectes et les signaler aux autorités compétentes (en France, c’est TRACFIN).
  • Conserver des preuves de l’identité de leurs clients et de la nature des transactions.

Le lien avec le KYC est étroit : la première étape pour lutter contre le blanchiment consiste à s’assurer que l’on connaît véritablement l’identité de la personne effectuant la transaction.



Particuliers, vous avez occasionnellement besoin de vérifier un ou des justificatifs d’identité ? Découvrez les documents éligibles dans la boutique !

Petites structures, vous avez besoin de vérifier un ou des justificatifs d’identité via une application web ? Découvrez la suite web identité !

Professionnels, vous avez besoin d’intégrer une validation de justificatifs d’identité à l’un de vos process métier dont l’ensemble des cartes d’identité européennes et des passeports mondiaux ? Découvrez notre API avec application web permettant de valider l’authenticité d’un document d’identité en moins de 10s !


3. Les obligations légales en matière d’identité

3.1. Collecte et traitement des données personnelles

Lorsqu’une organisation (banque, e-commerçant, association, etc.) collecte des documents d’identité ou des informations sensibles, elle doit le faire sur une base légale claire. Cette base légale peut être :

  • Le consentement : la personne accepte explicitement la collecte et l’utilisation de ses données.
  • L’obligation légale : la législation impose la collecte (par exemple, pour l’ouverture d’un compte en banque).
  • L’intérêt légitime : l’organisation a un intérêt légitime à collecter ces données, mais elle doit veiller à ne pas porter atteinte aux droits fondamentaux de la personne.

Le principe de finalité exige que les données ne soient pas utilisées pour d’autres raisons que celles communiquées au départ. Ainsi, si un justificatif d’identité est demandé pour un contrôle KYC, il ne peut servir à des fins marketing sans que la personne en ait été informée et y ait consenti.

3.2. Vérification d’identité et conservation des preuves

En matière de RGPD, les données personnelles doivent être conservées seulement pendant la durée nécessaire aux finalités prévues. Toutefois, dans le cadre des obligations légales relatives à la LCB-FT, il peut être exigé de les garder plus longtemps (souvent cinq ans, voire davantage selon les situations), afin de justifier les vérifications réalisées.

Ces obligations incluent notamment :

  • Le recueil et la vérification de documents officiels (CNI, passeport, permis de conduire, etc.).
  • La conservation sécurisée de ces documents dans une base de données protégée (chiffrage, accès restreint).
  • Un suivi des contrôles : un registre peut être tenu pour prouver que la vérification d’identité a bien été effectuée.

3.3. Déclaration et signalement

Les professionnels soumis à la LCB-FT doivent être particulièrement vigilants quant aux transactions inhabituelles ou suspectes :

  • Déclaration de soupçon : si une opération semble provenir de fonds illicites ou être liée au financement d’activités criminelles, l’entreprise doit la signaler aux autorités (TRACFIN en France).
  • Suivi continu : au-delà de l’ouverture de compte, un suivi des opérations est nécessaire pour détecter d’éventuels comportements à risque dans la durée.

4. Les risques et sanctions

4.1. Risques de non-conformité

  • Sanctions financières : Les amendes prévues par le RGPD peuvent aller jusqu’à 20 millions d’euros ou 4 % du chiffre d’affaires annuel mondial de l’entreprise (le montant le plus élevé étant retenu). Pour la LCB-FT, les régulateurs financiers peuvent également prononcer des sanctions très lourdes contre une banque ou un organisme financier en cas de manquement.
  • Risques réputationnels : Au-delà des sanctions pécuniaires, la médiatisation de failles de sécurité ou d’absence de conformité peut entacher durablement l’image de l’entreprise et faire fuir la clientèle.

4.2. Exemples concrets

  • Scandales de fuites de données : De grandes entreprises technologiques ont déjà été sanctionnées pour des violations de la protection des données.
  • Banques sanctionnées : Certaines banques ont écopé de lourdes amendes pour n’avoir pas correctement appliqué leurs obligations de vigilance et de déclaration dans le cadre de la LCB-FT.

5. Bonnes pratiques et mise en conformité

5.1. Mettre en place des procédures internes

Une première étape cruciale est de réaliser un audit des données collectées : quelles informations sont détenues, à quelles fins, par qui sont-elles accessibles, etc. Cela permet de :

  • Identifier les points de non-conformité potentiels.
  • Mettre en place des procédures claires pour la collecte, la validation et la conservation des documents d’identité.
  • Former et sensibiliser les équipes aux enjeux de la protection des données, du KYC et de la LCB-FT.

5.2. S’équiper d’outils et solutions technologiques

Pour gagner en efficacité et en fiabilité :

  • Outils KYC/AML (Anti-Money Laundering) : ils automatisent la vérification d’identité, contrôlent la validité des documents et effectuent des recoupements avec des bases de données officielles ou des listes de sanctions internationales.
  • Gestion électronique des consentements : ils permettent de tracer quand et comment la personne a donné son accord pour l’utilisation de ses données, une exigence forte du RGPD.
  • Mise à jour et maintenance régulières : les outils doivent être tenus à jour pour rester performants face à l’évolution des pratiques frauduleuses.

5.3. Collaborer avec des experts

  • DPO (Délégué à la Protection des Données) : obligatoire pour les organismes publics et les entreprises qui traitent beaucoup de données sensibles. Il joue un rôle clé de conseil et de veille réglementaire.
  • Cabinets spécialisés : ils peuvent accompagner la rédaction de politiques internes, la mise en place de chartes et de formations spécifiques, en particulier dans des secteurs très réglementés comme la banque, l’assurance ou la cryptomonnaie.

6. Perspectives d’évolution

6.1. Nouvelles réglementations européennes

Les lois et règlements relatifs aux données personnelles et à l’identification évoluent régulièrement. Les États et l’Union européenne travaillent sur de nouvelles directives pour renforcer encore la transparence et la responsabilité des acteurs, notamment concernant :

  • L’identité numérique : de nouveaux outils (wallets numériques, eIDAS) facilitent l’identification en ligne, tout en devant respecter la vie privée.
  • Les cryptomonnaies : de nouvelles règles sont en préparation afin de limiter l’anonymat des transactions.

6.2. Innovations technologiques et protection de la vie privée

La blockchain ou les solutions de stockage décentralisé sont parfois mises en avant pour créer des systèmes d’identité plus sécurisés et traçables. Des pistes de recherche existent pour permettre aux utilisateurs de prouver leur identité ou certaines informations (âge, nationalité, etc.) sans divulguer toutes leurs données sensibles.

Il est probable que dans les années à venir, des procédés d’identité auto-souveraine (Self-Sovereign Identity) se développent, offrant aux citoyens un plus grand contrôle sur leurs informations.


7. Conclusion

La protection de l’identité et des données personnelles est désormais un enjeu majeur pour les particuliers, les entreprises et les régulateurs. Le RGPD fixe le cadre général de la protection des données dans l’UE, tandis que les procédures KYC et les obligations LCB-FT imposent une rigueur accrue pour vérifier et sécuriser l’identité des clients.

Les risques de non-conformité sont importants, tant sur le plan financier que réputationnel. Cependant, des bonnes pratiques et des outils existent : audit interne, formation des équipes, adoption de solutions de vérification automatisée, etc.

Dans un contexte législatif et technologique en constante évolution, il est essentiel de rester informé et de mettre à jour régulièrement ses processus. Les questions liées à l’identité et à la protection des données ne cesseront de prendre de l’ampleur ; mieux vaut donc anticiper et bâtir une relation de confiance avec ses clients et partenaires, sur la base d’une conformité robuste et transparente.


En résumé, comprendre et respecter le RGPD, mettre en place des procédures KYC adaptées et se conformer aux obligations de LCB-FT ne sont plus des choix, mais des impératifs. Une stratégie d’identité bien pensée permet à la fois de protéger les individus, de sécuriser les entreprises et de bâtir un environnement numérique plus fiable pour tous.


Particuliers, vous avez occasionnellement besoin de vérifier un ou des justificatifs d’identité ? Découvrez les documents éligibles dans la boutique !

Petites structures, vous avez besoin de vérifier un ou des justificatifs d’identité via une application web ? Découvrez la suite web identité !

Professionnels, vous avez besoin d’intégrer une validation de justificatifs d’identité à l’un de vos process métier dont l’ensemble des cartes d’identité européennes et des passeports mondiaux ? Découvrez notre API avec application web permettant de valider l’authenticité d’un document d’identité en moins de 10s !


Panier
Retour en haut